Essai routier longue durée de la Royal Enfield Continental GT

Essai mixte route & ville de la Continental GT sur 7 Mois, de Décembre 2013 à Juin 2014 : 8.871 kms.

Cette photo a été prise en roulant lors du retour vers Paris. L’air était limpide avec cette fameuse couleur du ciel que l’on ne peut voir qu’en hiver. Il fait beau, mais pas très chaud quand même !

C’est une des motos mise à la disposition pour essai de la Concession. En effet, deux Continental GT sont à l’essai permanent chez Tendance Roadster, celle-ci sans carénage d’origine, et la Continental GT Vitesse, modèle spécialement préparé par Tendance Roadster avec son carénage solidaire du cadre. Nous reviendrons plus tard pour l’essai de cette machine originale (moule du carénage spécifique et attaches Inox de qualité).

Les premiers tours de roues ont eu lieu fin Novembre 2013 et les premiers kilomètres ont été scrupuleusement faits dans les règles pour un bon rodage. C’est très important pour un moteur monocylindre de forte cylindrée unitaire. Première révision faite aux alentours de 800 kilomètres et dans la foulée un premier week-end sur la route. Au programme, en partant le samedi en début d’après-midi, un dîner à Bordeaux, suivit d’un gouter le lendemain à côté de Versailles ! Amusant comme programme, au début du mois de Décembre alors que l’hiver s’installe sur la France !

La descente vers Bordeaux s’est faite principalement par la route dite nationale bien sûr, vous savez celle qui est truffée de rond-points en tout genre et de déviations de villages, bref celle qui finalement ne roule pas si mal et permet de réaliser une moyenne très convenable.

D’ailleurs ces ronds-points ont révélés l’excellent comportement routier de cette moto, avec un cadre très rigide qui se place avec précision dans les virages. La moto est légère, précise, facile à manier et freine remarquablement bien. C’est une routière au comportement rassurant.

C’est une moto que l’on maitrise d’emblée, et non pas l’inverse. La puissance modeste permettra une exploitation optimale, ce que nous pourrons confirmer, une fois le rodage terminé. 

Le retour de Bordeaux sera un peu plus rapide et facile, la moto a maintenant 1.400 kms et il semble que le moteur commence à se libérer. Pendant ce trajet, la moto a consommé un peu moins de 3,5 litres au 100 kilomètres parcourus. Tiens, une moto plaisir, doublée d’un sens aigu de l’économie. Et si c’était cela le fondamental de la moto : du plaisir, pas trop vite pour ne pas se faire peur, et avec un respect quasi Ecossais de notre budget !

A propos de la moto :

Cette Continental GT est belle dans sa livrée rouge. Le design est sobre et élégant, sans faute de goût, à part peut-être ces ressorts d’amortisseurs jaunes et ce vilain silencieux d’échappement qui respecte la norme Euro 3. Cette ligne va très vite être changée par une ligne complète en Inox fabriquée en France par Tendance Roadster. 

Au-delà d’une allure plus classique cette ligne d’échappement permet au moteur de mieux respirer surtout que la cartographie de l’injection est adaptée en conséquence. De plus, le bruit (essentiel sur une moto) est plus sourd, plus grave, un poil plus soutenu. Quel plaisir de jouer de cet instrument… Surtout à la décélération.

Le cadre, est d’inspiration Rickman, même si c’est interdit de l’écrire de la part de Royal Enfield, et sa géométrie est identique. Dès lors, nous comprenons mieux ce comportement routier impeccable de la moto. C’est Harris Performance en Angleterre qui est à l’origine de ce dessin. 

Quant au réservoir, c’est un designer Italien qui a dessiné ce petit chef-d’œuvre de simplicité et d’élégance. Le freinage, en toute logique Italienne, a été confié à Brembo (avec des durites aviation). Les pneus viennent de chez Pirelli et les amortisseurs de chez Païoli. Une mafia Italienne comme cela, est très acceptable !

En selle, la moto est compacte et la position est très acceptable car les demi guidons sont situés au-dessus du Té de fourche et non pas plus bas comme souvent, quand il s’agit de guidons bracelets. C’est donc plus une routière qu’une sportive extrême, et c’est tant mieux car le moteur n’incite pas à la recherche des derniers chevaux cachés à des régimes moteurs… modernes. Pourtant ce moteur n’est pas avare de sensations. Il monte plus vite en régime que la gamme des Royal Enfield CLASSIC, et surtout, il délivre immédiatement sa puissance. Sa courbe de couple est à sujet significative. Le couple maxi est quasiment identique de 1.500 tours à 4.500 tours par minute ! C’est cela le caractère qui rend ce moteur si attachant et qui peut surprendre par son efficacité lors de trajets sur routes sinueuses. 

Cela ne sert à rien d’avoir un moteur très puissant si cette puissance reste inexploitable ! C’est aussi simple que cela. Retour aux fondamentaux de la moto plaisir (CQFD) !

Ca y est, la voici avec son échappement « full Inox » de Tendance Roadster. Bravo pour le bruit encore plus plaisant tout en restant « street legal » et cette ligne indémodable. Sur cette photo vous pouvez constater que le diamètre du tube d’échappement va en s’évasant. Cela permet de créer un effet Venturi pour une meilleure extraction des gaz usés.

La cartographie a été recalculée pour être accordée à ce nouvel échappement. Le bilan se fait sentir immédiatement et aujourd’hui, la moto peut rouler en vitesse de croisière, sur autoroute à 130 km/h (4.500 tr/mn seulement). A cette vitesse, il reste de la marge. Cette vitesse de croisière est réellement exploitable, le moteur étant relié au cadre par des silent-blocs qui filtrent efficacement toutes les mauvaises vibrations.

De plus :

Aujourd’hui la moto a près de 9.000 kms au compteur, et sert toujours de moto d’essai. Elle a roulé pendant un week-end sur le circuit Carole les 14 et 15 Juin derniers. Elle a reçu une monture de chez AVON. Remarquons cette monture parfaitement adaptée à la moto. Royal Enfield devrait, à notre avis, proposer cette marque de pneumatiques en première monte. Non pas que les Pirelli soient mauvais en soit, mais ces AVON sont parfaits de grip sur route sèche ou mouillée. C’est très rassurant.

La CONTINENTAL GT est à classer dans la catégorie des Café-Racers, type de motos inventées par nos amis Anglais dans les années 60 pour aller le plus vite d’un café à l’autre, le temps d’une chanson des Beatles (ou d’autres rockers).

Et c’est vrai que de nos jours, une Continental GT pour aller au Café, c’est chic et Tendance. Cette moto c’est un art de vivre, que dis-je, un objet d’art ! C’est beau, c’est unique dans la production motocycliste, mais gageons que cette moto sera source d’inspiration et fera des émules !

Signé John S. PATS.