Prise en main routière du Side Car MASH "FAMILY SIDE" :
Mi-Août 2017, une idée germe spontanément : pourquoi ne pas aller à l’Ile d’Yeu et Noirmoutier, aller et retour depuis Paris, en passant par l’Anjou, histoire de roder cet attelage. Récit de ces deux semaines au guidon du Side Car MASH et de ces 1.300 kilomètres parcourus :
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13 Août départ depuis le Vexin Français, la partie la plus Méridionale de la Picardie ! Le ciel est couvert mais les nuages se tiennent à carreaux et ne pleurent pas. Le temps est quasiment idéal pour prendre la route vers l’Anjou, destination de ma première étape.
Je suis seul à bord de ce side-car MASH et j’ai lesté le panier d’un sac de sable de 35 kg, pour remplacer le passager absent ! En effet l’ensemble est léger : 260 kg seulement, side-car compris, et la suspension du panier doit gérer l’écart de poids entre « sans ou avec » passager.
En tout cas les 27 cv du moteur d’origine Honda sont présents et très vaillants pour assurer une vitesse de croisière de 90 km/h sur route. C’est simplement parfait. Les relances sont faciles et jamais laborieuses. Les ronds-points sont avalés avec facilité : une petite accélération en entrée, un petit coup de frein de l’avant dans le rondpoint suivi d’une ré accélération en sortie et… personne ne peut suivre !
De toute manière, soyons clair, la circulation était très faible en ce 13 Août et « l’absence de combattants », me donnait l’impression d’être « le roi de la route », tout simplement !
Les kilomètres défilent sur les routes sinueuses du Vexin qui nous mènent vers les bords de la Seine que nous franchissons au niveau de Mantes. Campagne vallonnée et route déserte vers Dreux.
Arrivé dans le Perche, les nuages prennent congé et la présence du soleil de l’été, compense l’ennui d’une route plus rectiligne à l’approche du Mans. Finalement j’arrive à l’étape près d’Angers après 270 kms de route parcourus en 4h30 au rythme tranquille de 60 km/h de moyenne. Pas mal, si l’on considère le nombre de ronds-points franchis et de villages traversés !
3 jours d’arrêt dans le « jardin de la France » pour profiter des petites routes et pour rendre visite à la famille historiquement très présente dans le quartier ! C’est là que je vais retrouver ma passagère qui a déclinée mon offre de voyage en side-car, pour cette première étape.
Il est vrai que le sac de golf était un problème face à la capacité de transport du Side-car MASH et la présence d’une très belle sacoche « Feuille de Route » ne pouvait pas être la solution suffisante ! Nous continuerons ensemble avec ma passagère, vers l’Ile d’Yeu sachant que le sac de Golf, lui, était invité à rester à Angers. Et puis c’est tout.
C’est le mercredi 16 août, qu’à 5 heures du matin, nous quittons l’Anjou pour « attraper » le bateau de 10 heures qui doit nous emmener vers l’Ile d’Yeu. Si Paris s’éveille sans problème à 5 heures, ce n’est pas notre cas et c’est à moitié endormis que nous prenons la route. Je repense à Pierre Desproges qui trouvait que « les matins sont toujours trop tôt » ! C’est si vrai !
Il ne fait pas trop froid alors que nous roulons de nuit. En revanche, au fur et à mesure que le jour se lève, nous avons de plus en plus froid. L’humidité nous envahit et dans les brumes matinales de la mi-août, nous finissons par nous arrêter pour nous protéger de cette froidure.
Le moteur ronronne de plaisir et semble déjà se libérer de ses contraintes du rodage. Le 90 km/h en vitesse de croisière est maintenu sans fatigue. Peut-être même, serait-il bon de rallonger un peu la démultiplication finale pour obtenir un 90 km/h à 5.000 tours par minute. Une dent de plus en sortie de boîte doit pouvoir suffire. Facile !
Au fait, une marche arrière mécanique existe.
Ce qui peut ressembler à un gadget par rapport au poids plume de cet attelage, n’en n’est pas un. En effet, chargé avec ses bagages et son passager, dans le froid du matin qui se lève à la frontière de la Vendée toute proche, cette marche arrière s’avère, tout simplement, très pratique !
200 kms plus loin et 3 heures 30 plus tard nous arrivons à Fromentine, avec un peu d’avance pour l’embarquement vers l’Ile d’Yeu. Croissant et chocolat chaud très appréciés !

La traversée se fera sur une mer d’huile propice au repos intégral, chacun allongé sur une banquette vide de ce ferry quasi désert. Nous sommes un mercredi, à la veille du 15 août et les vacanciers doivent certainement être ailleurs !
Effectivement, à l’arrivée à Port-Joinville, nous constatons que les vacanciers sont déjà là. Sommes-nous en retard sur le début de la saison ? J’ai bien peur que oui, et si nous sommes en retard, nous allons nous rattraper !
Une fois débarqué, nous sommes immédiatement sous le charme de la lumière si particulière qui baigne les îles de l’Atlantique…. Et de nos amis qui nous invitent « à bras ouverts » !
Relaxation avec un temps clément bien qu’un peu frais pour la saison. Pêche « à la turlute », qui n’est rien d’autre que la pêche de seiches, farniente après un plateau de fruits de mer et rencontre d’amis que nous n’avions pas revus depuis quelques temps. Les vacances tout simplement. Le tour de l’ile est vite fait, du coup je l’ai fait plusieurs fois !
Le side-car plait et l’intérêt qui lui est porté est assez général. Les enfants le repèrent les premiers, et les sourires accompagnent la vue de cet attelage anachronique dans la circulation actuelle. Et c’est cela qui est important : Rouler différemment, sans se presser et profiter de la balade au rythme de ce sympathique monocylindre. Chaque arrêt, à Port-Joinville notamment, et la discussion démarre avec les passants. Cela va de : «la belle restauration », en passant par « ils sont forts ces Anglais », jusqu’à la question du prix quand ils découvrent que l’ensemble est neuf et sort des chaînes de production.
- Moins de 9.000 € !
- Pas possible ?
- Et bien si, mon bon monsieur !
Ensuite, après un petit détour à Noirmoutier, nous rentons en Anjou sous un soleil de plomb. C’est bien différent, un voyage en side-car au milieu de l’été et dans l’après-midi plutôt que le matin au moment où le jour se lève.
Nous préférons l’option : après-midi d’été sous le soleil !
Le retour vers Paris se fera par les « nationales » désertes, la France entière préférant les autoroutes. A nouveau pour cette ultime étape je suis seul à bord et le sac de sable a ré intégré « son panier ».